Daniel & Jean-Claude Besse

Natation Vélo Course

News: Compétitions

3e overall en 2h35’48 pour un premier marathon

Prendre la 3e place aux championnats suisses de marathon en finissant en moins de 2h36… et tout a avec une préparation non-conventionnelle. On me l’aurait dit que je n’y aurais probablement pas cru ; mais comment en sommes-nous arrivés là ?

Un marathon ? Mais quelle idée

Pour cela, retour en arrière de 7 à 8 semaines. En fin de saison, je lance l’idée à Jean-Claude, mi-rigolant, mais mi-rigolant seulement, de faire un marathon en fin de saison pour « voir ce que ça représente » avant d’avoir à le faire en fin d’ironman l’été prochain. Avec le dernier triathlon à faire encore à Morat pour clôturer la saison, la conversation en reste là. Et elle restera par ailleurs encore à un statut quo pendant les semaines suivantes où l’on repousse la décision sous l’excuse qu’il nous faut du repos pour sentir la forme et voir ce que l’on veut faire. Nous sommes alors en période de décharge pour reposer les corps mis à rudes épreuves l’été durant ; mais si l’on a complétement arrêté de nager ou rouler, on continue d’accompagner les Ruben et Sam sur les longues séries sur stades les mardis soirs avec le TV Oerlikon. On se le cache encore à ce moment-là mais il fait peu de doutes que le marathon va se faire et aura lieu à Lucerne où vont plusieurs de notre club d’adoption ici à Zurich.

Une semaine, puis deux semaines passent ainsi. Jean-Claude force alors la décision au dernier jour de septembre alors même que je me plains d’une petite douleur au genou (essuie-glace) et suis hésitant. Si on n’est pas toujours en phase avec les sensations, on aime quand même bien faire les choses ensemble et c’est certainement quelque chose qui nous aide aussi. Bref, nous voilà tous deux inscrits et à faire même des jaloux deux jours après en courant le long de la Mèbre avec Matthieu et David. 17km d’un footing qui en avait paru plus et qui m’a donné envie de nager à l’initiation de swimrun du Rushteam l’après-midi à la Vallée de Joux mais plus de courir. Quoi le marathon ce sera plus long ?

Que peut-on bien vouloir viser?

Avec le TV Oerlikon, les séries s’enchainent sans soucis sur la piste. Ruben donne le rythme très régulier ; Jean-Claude et moi sommes parfois sages, parfois jeunes d’esprit (comprenez un peu moins sages), mais essayons de rester le plus possible dans la première catégorie. Le suivre semble d’abord irréaliste, lui qui annonce un objectif en 2h38, perdant à ses dires quelques minutes sur un parcours pas si facile que cela. Exercices de calcul mental : pour un ironman sous les 9h, il faudrait un marathon en 3h-3h10, prenons un peu de marge parce que c’est plus facile de partir frais, donc il faudrait un sub-4:00/km pour faire 2h48 et un ~3:45/km pour un 2h40. Ouais, bref, j’ai aucune idée de ce que ça va donner : 2h40 ce serait top, 2h45 ou sous les 4:00/km déjà pas mal et sinon il y aura toujours l’expérience de gagnée. On est pas plus renseignés.

Le vendredi 7 octobre a lieu le traditionnel Bahn Challenge du TV Oerlikon. 4x250m, 3x500m, 2x750m, et 1x1000m, dans un ordre aléatoire et connu uniquement par le chef de la cloche qui sonne le glas un demi-tour (ou 125m sur la petite piste utilisée pour l’occasion) avant l’arrivée. Des points sont donnés ensuite par ordre d’arrivée et une nouvelle course est lancée 5’ après l’arrivée de la précédente. Concept intéressant, qui demande beaucoup au niveau du souffle si l’on veut jouer toutes les courses à fond (alors que d’autres tente le pocker en s’économisant parfois pour pouvoir essayer de gagner les suivantes). Au final, je remarque que j’ai beaucoup de peine à partir en sprint notamment comparé à Jean-Claude qui a lui réussi à remporter le général de l’épreuve et deux courses individuelles. Bon, c’est bien beau tout ça mais ne nous faisons pas avoir, c’est de l’endurance qu’il nous faut pour un marathon. Ni une ni deux, départ le lendemain matin pour un tour de l’aéroport de Kloten ; 30km, soit notre plus long footing jamais fait (mais pas pour longtemps comme je m’amuse à le mentionner sur strava). Jean-Claude part comme une fleur tandis que je me plains un peu. Ensuite c’est moi qui reprends le dessus en lui racontant les histoires des marches de l’école de recrue. Puis finalement c’est à nouveau à moi de serrer les dents avec le genou qui s’est malheureusement réveillé sur la fin.

Essayer le tapering

Zut, zut et encore zut. Cette fois ça ne passe pas si vite que la première. Me suis probablement fait avoir à croire que j’avais réduit les demandes sur mes articulation en diminuant le volume, mais voilà que je ne l’ai fait qu’en natation et vélo mais pas en course où le risque de blessures reste malgré tout le plus élevé. Pas beaucoup d’autre choix que de ne pas courir pendant 5 jours. A 3 semaines du marathon et avec l’impression d’avoir déjà une préparation légère… faudra faire avec. Retour donc le vendredi suivant à l’entraînement pour 2x5km. Frais, reposé, Jean-Claude se plaindra que ce soit une des fois où j’ai été le moins sage, mais moi j’ai retrouvé le sourire (et la glace, le compex et le rouleau de massage pour être sûr de ne pas retomber trop vite évidemment). Au moins ça rassure que frais comme on le sera au départ du marathon, les sensations peuvent être bonne. Deuxième (et dernier) long entraînement le dimanche qui suit avec un 25km dont 20’ sur la fin en moins de 3:40/km. Le genou a tenu plus ou moins bien. De toute façon maintenant la tête est convaincue qu’un marathon ne peut pas être plus dur qu’un semi-ironman : 21km où les sensations doivent être easy mais qui génèrent de la pré-fatigue suivis de 21km de course à un rythme désagréable mais pas effréné. Parfait, on a même un plan de course !

Se tenir au plan…

C’est l’ordre du coach Ruben. Rien ne sert de partir plus vite que lui (et de toute façon son entraînement de 36km en 3:55/km de moyenne m’a un peu refroidi). Le rythme il suffit de le tenir comme on l’a fait le mardi (4x3km) et vendredi (2x15’) de la semaine précédant la course, ainsi que le mardi 5 jours avant (2x3km) et tout ira bien. Bon il y a quelques détails de nourriture à régler : 1) il est fan du régime dissocié pour le carbo-loading mais il nous faut l’aval de Cendrine au cyclisme sur piste la semaine d’avant pour essayer une version modérée de celui-ci ; 2) comment prendre les gels pendant la course ? Et que prendre exactement ?

Mais si la course ne tient plus qu’à ça, ça veut dire que les jambes sont prêtes et les potentielles surprises n’ont pas réussi à faire gagner l’angoisse.

20km easy

Peloton TV Oerlikon au premier tour du marathonJean-Claude, Ruben et moi groupés au premier tour du marathon.

Le plan commence donc par 20km easy. Presque pas d’échauffement du coup si ce n’est revenir du vestiaire en trottant jusqu’à la ligne de départ pour retrouver Ruben et ceux du semi qui partent en même temps. Ensuite commence la partie d’attente et d’économie. Malgré les sensations de souplesse, le premier kilomètre est passé en 3’35, soit déjà 5-10s plus rapide que prévu. Mais rester caché dans les pieds de Ruben est un art que je finis par maîtriser, et c’est si facile de suivre ce rythme que ni moi ni Jean-Claude ne bougeons d’une oreille. Les kilomètres défilent et les ravitaillements aussi. Prendre à boire à chacun d’entre eux est presque un effort que je vois alors superflu, le faisant uniquement en pensant au deuxième tour. 5km, puis 10km, le rythme est donné maintenant et nous nous permettons dorénavant de passer parfois devant donner quelques relais. Quand arrive le ravitaillement, Jean-Claude remarque que je suis coincé pour prendre un verre et m’en tend un en en prenant un deuxième. En lui disant merci, je lui fais la remarque que l’on est passé en 36’ au 10km sans le voir passer. Je remarque n’avoir si bien dit qu’en le voyant jeter un coup d’œil étonné à la montre, il avait raté le panneau. Juste plus loin c’est Ruben qui me dit quelque chose à propos du groupe de devant, un type aurait couru en 2h30 déjà et la médaille suisse s’y jouerait probablement. Je me contente d’un « Ja ? Ja ! », partiellement parce que je n’ai pas tout vraiment compris, partiellement parce que ça m’étonne un peu qu’on ne les rejoigne (et je suis pas là pour la médaille), et surtout parce que je n’ai pas vraiment envie de causer.

Du kilomètre 14 au kilomètre 20, c’est Jean-Claude qui prend les devants. Le rythme est constant et régulier. Les sensations ne sont plus autant à la ballade qu’avant mais ça va malgré tout très bien. La petite pâte de fruit du kilomètre 13 est bien passée et les panneaux continuent de défiler plus vite que je ne regarde la montre.

Élan d’orgueil

Daniel au 2e tour
Parti seul sur le deuxième tour. Jean-Claude n'est pas loin derrière.

Au retour sur cette grande route en ligne droite, c’est alors à mon tour de prendre les devants. Si ne pas ralentir est mon idée à ce moment-là, je remarque bien vite que niveau effort, j’ai forcé un peu là où nos compagnons ne faisaient que de sentir l’avoine pour leur fin de semi-marathon. Ruben a laissé quelques dizaines de mètres d’écart au demi-tour et seul Jean-Claude et moi faisons le virage ensembles. Zou, d’un coup tous loin vers l’arrivée et le speaker qui nous annonce 4e et 5e du marathon, l’homme juste devant nous est en effet un duo et passe le relai à sa compatriote pour le deuxième tour. Olé, je ne pensais certainement pas être aussi bien devant. Je continue l’effort, avale un demi gel Winforce au prochain ravitaillement et pars sur ma lancée. Premier tour en 1h16’20 et j’ai encore des forces, que demande le peuple ?

Peut-être un peu de modestie par fois. Si les kilomètres 20 à 28 se sont bien enchaînés comme les précédents, je commence à sentir la fatigue. La petite partie vallonnée n’est alors pas là pour aider même si elle ne me semble pas être à mon désavantage. J’ai souvent Philippe Arnold en point de mire (aussi dans notre équipe du TV Oerlikon pour le classement par club) mais revenir sur lui demande beaucoup d’efforts et de patience. 30e kilomètre, ouch c’est dur ; pas de gros mur mais la foulée n’est plus aussi aérienne. Go ! Go ! dritte Platz grad vorne ! entends-je de toutes parts, parfois suivi de ziehe Mal, parce que tu crois que je fais quoi ? Allez on dépasse de plus en plus de monde à qui on a déjà pris un tour (sur marathon a fait réfléchir quand même). Un dernier gel pour la route au 36e et regarder les mètres de retard sur Philippe gentiment diminuer. Il me faudra tout de même jusqu’au 39e pour revenir à sa hauteur. Un petit mot d’encouragement en passant, reçu en retour de sa part également et ne plus regarder que devant ensuite. Sur la grande route, c’est désormais une foule que l’on dédouble et le vélo qui précédait Philippe comme 3e overall préfère même se retirer ne sachant plus où passer. Le speaker m’annonce arriver, avant Philippe et Jean-Claude, tous Suisses, tous du TV Oerlikon, ah qu’il semble apprécier. Pour moi ça veut surtout dire qu’ils ne sont pas loin. Plus que deux kilomètres, allez j’ai encore quelque chose à donner. La montre me dira par la suite que j’ai réussi à refaire passer la moyenne en 3:35/km sur les deux derniers kilomètres (alors qu’elle était montée vers 3:50-3:55/km au plus lent). Heureusement la ligne est là, parce que mes jambes ne me tiennent plus.

Wow, ouch, youpie... ou tout d’un coup

Podium marathon Lucerne
Podium overall (et des championnats suisses)

Avec Jean-Claude nous sommes les deux seuls assis, voire couchés, après l’arrivée à enlever les chaussures pour admirer nos nouvelles cloques et trembler sans savoir comment se tenir. Pendant ce temps, le premier homme et la première femme donnent les interviews comme de vrais pros. Nous nous contentons de notre côté de ramasser une gourde des mains de Viktor Röthlin et regagner avec grand peine le chaud de l’intérieur. Les conditions ont été optimales pour une course qui s’est bien déroulée de bout en bout. Mais maintenant les muscles des jambes souffrent, il fait froid, et le genou se réveille dès l’effort arrêté. Même le training que nous sommes allés récupérer dehors n’aide pas. Je ne sais pas combien de temps s’est passé où nous sommes restés là assis à trembler contre le mur intérieur de la Verkehrshaus, mais nos collègues ont eu le temps d’aller au vestiaire et revenir que nous nous levons à peine pour les podiums, « les lèvres bleues » aux dires des supporters qui nous demandent à plusieurs fois s’ils peuvent nous aider. Merci, le temps fera l’affaire dois-je même répondre à une dame qui s’inquiète pour moi. Faire un marathon c’est dur car c’est être proche de ses limites pendant une longue durée m’avait-on prévenu. Et bien là les jambes étaient à leurs limites (pire qu’au premier semi à Troyes ? pas sûr non plus…). Mais pour 2h35’48, une 3e place overall (et 3e des championnats suisses) et une victoire par club, ça valait entièrement la peine ! Tout ça réussi grâce à la bonne préparation avec toute la saison de triathlon et à mon avis également grâce à toute l'inertie de groupe du TV Oerlikon avec un niveau très dense autours de nos temps de course. 



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Seelandtriathlon

Circuit déjà gagné

Ayant le circuit déjà gagné avec le maximum de points suite à mes victoires sur olympiques à Zug, Nyon, Lausanne et Uster, c’est sans pression que je me rends à Morat pour un dernier triathlon cette saison. Malheureusement le temps pluvieux et venteux du matin m’enlève un peu de motivation en me levant et me préparant pour la course et, comme le rappel swisstriathlon depuis quelques semaines dans ces news, j’ai tout gagné jusqu’à maintenant mais la concurrence se voudra plus rude cette fois-ci.

Bonne natation sans faire de grosse différence

Sur la partie natation tout d’abord, je m’attends à devoir m’accrocher à Reiny Brown qui m’avait mis plus d’une minute à Uster sur les 1500m sans néoprène. Parti pas loin de lui à sa gauche, je force sans trop regarder devant au départ pour le suivre. Mais voilà, je me retrouve devant et lève alors la tête. Voyant plus de buée que de bouée je me décide à rejoindre un autre groupe qui nage sur ma gauche à une bonne vitesse. Je me retrouve ainsi sur la droite de Julien Coudert à la hauteur de ses hanches avec quelqu’un dans mes pieds (probablement Reiny). Pour l’instant je me cale sur le rythme mais finis par me retrouver d’un coup devant lorsque mon acolyte s’arrête après s’être pris une vague le bord du kayak, que sais-je. Au passage de la première bouée, les mouvements du lac se font alors ressentir. Les vagues que venaient de l’arrière-gauche sont maintenant de plein face et les efforts se font plus importants.  Je nage alors pour moi comme sur tout le retour où les autres n’ont pas suivi exactement la même trajectoire. Sur la toute fin, je me fais dépasser par la gauche et finis dans les pieds de Coudert sur la rampe de sortie.

Pas un rouleur après tout ?

Transition rapide, éviter la glissade de justesse en montant sur le vélo, et essuyer la buée sur la visière ; c’est bon je suis en tête sur le vélo et tout va bien. Je me cale vers 320W (au compteur, sachant qu’il surestime un peu avec mon pédalier ovale, mais de toute façon ce n’est pas le chiffre absolu qui m’intéresse, plus rester constant) et si c’est rapide je dois au début plutôt faire des efforts pour ne pas exagérer comme l’année passée (où j’avais pété ensuite en course). Il souffle pas mal effectivement et j’ai peur de me faire rattraper par les rouleurs, mais pour l’instant je me sens bien. L’instant fatidique arrive à 10km déjà. Je n’avais pas fait beaucoup d’écart en natation et Philipp Koutny me passe alors comme un avion sur le plat juste avant la première montée du Vully. Faut-il tirer pour le suivre ? Petit coup d’œil en bas, 340W, reste calme, ça ira. La mauvaise vision est vite passée… mince c’est mauvais signe ! Peu après la descente, c’est au tour d’Adrian Haller de me passer lui aussi. La différence est moins flagrante là, mais à forcer derrière lui pour le garder à vue je passe la deuxième montée un peu dans le rouge et dois le laisser lui aussi fuir sur le retour. Bon, au moins j’ai tenu bien mieux que l’année dernière derrière lui. Maintenant, il faut juste espérer que je puisse tenir. Pourtant, ça commence déjà à venir dur avant le rond-point pour repartir sur le deuxième tour. Les écarts estimés au compteur sont importants (facile 3’ pour Koutny et 1’ pour Haller), et malheureusement uniquement devant mais pas derrière où un groupe semble se rapprocher dangereusement.

Les doutes se confirme et si je me « retenais » pour 320W sur les premiers kilomètres, passer les 300W est un effort sur la même partie dans ce second tour. Je tiens malgré tout jusqu’à la première montée avant de me faire rejoindre par le groupe et suis alors relativement facilement les autres pour les garder à distance. Je me mets relativement proche mais de manière correcte me semble-t-il, même si après la deuxième descente un autre concurrent me tape sur la fesse en passant en me traitant de tricheur qui ne doit pas savoir ce que 10m représente. Cet intermède me laisse perplexe et je navigue alors comme je peux dans le groupe un peu perturbé jusqu’à l’arrivée (et avec des watts nettement plus bas qu’avant en ayant l’impression d’être tiré/bloqué par le groupe plutôt que choisir mon rythme ; c’est de ça que se plaignent les pros sur ironman ?).

Assurer la course

2016 Seelandtriathlon Daniel cap
Départ course à pied (photo Swisstriathlon)

Ma foi, si cette fin de vélo s’est trouvée être un peu spéciale, il me faut maintenant courir vite ; et ça j’ai prouvé dernièrement que je sais le faire. Transition éclair, je pense être 4e (mais suis en fait 3e), et je m’élance en un rythme rapide pour scier les jambes et le moral des autres. Mes mollets se réveillent alors subitement ; veulent-ils me suggérer que la séance sur piste de mardi était un peu rapide ? Probablement, et ils ont peut-être même raison, mais la question ne doit pas être posée à ce moment ; on court et c’est tout. Au coup d’œil à la montre, je cours aux alentours de 3’45/km, en forme c’est faisable de tenir, sinon vaut mieux caler après que les écarts soient faits, dans les deux cas il faut donc continuer. Après 4km, je ralentis un poil le rythme (peur de la déconvenue du 5e km de l’année passée) et laisse alors revenir celui que j’entends derrière moi. Il lui faut un petit moment mais il me rejoint finalement et prend alors un relai de pace-maker que je ne lâcherai plus jusqu’à l’arrivée. Les seuls fois où je suis passé devant doivent se compter sur les doigts d’une main : les ravitaillements où je ne ralentis pas alors que lui le fait pour boire, et une autre fois vers 17km lorsqu’il a légèrement laissé tomber le rythme. Ma stratégie est donc clair, tenir, tenir, tenir et si possible prendre le sprint à la fin. Ce que j’ai réussi à faire.

Content du résultat et de 2016

Si on compare avec l’année passée, j’ai fait exactement le même temps à vélo (alors qu’Haller et Samuel Jud, 1er et 2e en 2015, on les deux mis 1-2 minutes de plus) et est pourtant réussi à faire une excellente course avec 1h15 pour 20km contre 1h26 en 2015 où les 5 premiers kilomètres m’avaient fait exploser. En conséquence, et même si c’est le premier triathlon que je n’ai pas gagné cette saison, je suis content de ma course et ne pense pas que les deux premières places auraient été accessibles par une meilleure gestion. Mes remords seront aussi effacés par mon compagnon en course qui m’a confirmé m’avoir suivi longtemps à vélo et n’avait pas l’impression que je roulais plus proche que le groupe qui nous a rattrapé.

2016 Seelandtriathlon podium
Podium

Sur ce, se conclut pour Jean-Claude et moi la saison 2016. Une belle saison où notre niveau course à pied s’est clairement amélioré. Jean-Claude a eu quelques problèmes de confiance en fin d’année (conséquence, en tout cas en partie, de la chute à Uster) mais a aussi bien couru à Morat. Pour titiller les tous meilleurs, ne nous reste donc plus qu’à faire un même saut à vélo… J’ai ouï dire qu’au Rushteam « yapluka » était la solution miracle.

2 comments
Top ! Comme à chaque fois, c'est un plaisir de vous lire.
Félicitations pour votre incroyable saison à tous les deux et tous ces beaux podiums. Ça promet de très belles choses sur la distance supérieure l'année prochaine !!!
Une première sous les 9 heures ? Une double qualif' pour Hawaï ? C'est tout ce que je vous souhaite à tous les deux !
Sportivement,
Simon

par Simon the 22-09-2016 at 09:30
Merci.
Sous les 9h c'est effectivement l'objectif qu'on a officiellement annoncé. Pour l'instant, ça peut dépendre encore de beaucoup de choses mais ça fait un joli défi...

par Daniel the 22-09-2016 at 09:45


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Des résultats divergeant à Uster

Si Daniel a pu confirmer sa belle lancée avec une victoire de plus, il en est allé un peu différemment pour ma part, avec une course partie en vrille au 30e km...

Mais avant cela, faut préciser qu'Uster était une course à départ par intervalle en contre-la-montre, quatre personnes à la fois toutes les dix secondes. Les sensations à l'échauffement sont mitigées, avec une prépa pour Nyon super bien réussie mais derrière des traces de fatigue ressentie à Lausanne et déjà en trottinant le long du Greifensee. Il fait chaud, peu de vent, pas un nuage. L'eau est à 25 degrés, ce sera pour une fois sans néoprène. Je propose à Daniel de partir assez devant, pour éviter des bouchons. Sur le ponton les gens nous demande de passer devant en nous reconnaissant plus ou moins. On se retrouve à partir dans la deuxième vague, avec un autre excellent nageur.

Départ, descente d'escaliers jusqu'à l'eau et premiers coups de bras. Très vite on reprend les 4 partis devant et c'est à notre tour de faire la trace parmi les bateaux ammarrés (décidemment Uster n'arrivera jamais à les déplacer juste pour un jour de course). Ensuite Reiny Brown, parti avec nous, me dépasse et d'une traîte rejoint puis dépose Daniel ! Il avance vite.

Moi je me sens moyennement bien, ça glisse mais manque peut-être un peu de cadence. Je me ferais reprendre par Guillaume Wicht sur la fin du premier tour. Sortie à l'Australienne et replongeon pour un deuxième tour (si c'est sympa lors d'un normal ça fait bizarre avec des départs échelonnés où des gens partent alors qu'on attaque le deuxième tour).

Sortie de l'eau, transition et départ vélo en 4e position (enfin c'est mon impression mais à nouveau en contre-la-montre c'est impossible à dire). Si je pars fort, Guillaume devant me distance tout de même, et Daniel et Reiny sont hors de vue. Un peu dur à assumer, mais il me semble bien tirer et la moyenne à plus de 40km/h est bien là. Au passage au début du deuxième tour un autre me reprend, je suis parfois un peu coincé par des voitures. Je préférais le parcours précédent pour être honnête, avec une montée sur Forch qui laissait plus la place pour faire des écarts que deux tours 100% plats et assez bondés de vélos et voitures. M'enfin reste plus qu'à tirer jusqu'au km 35 et se préparer pour une course rapide je me dis.

Seulement voilà, en entrant dans Fällanden, 30.1km au compteur, je suis en train de dépasser lorsqu'un concurrent fait un écart. Et puis tout se passe très vite, pas vraiment le temps de réaliser que je me vois coincé entre une voiture en face et le vélo à ma droite, tape un trou dans la route, tombe en avant avec le ventre sur le guidon, et avant de me rendre compte de quoi que ce soit je suis à faire un roulé-boulé sur la route. De 41.8km/h à zéro en une fraction de seconde.

Je reprends mon vélo, un concurrent m'apporte ma visière du casque qui s'est détachée, je me tire de côté, une dame en voiture me demande si ça va. Oui je crois tout va bien. Reste à vérifier si le vélo tourne et repartir. Enfin presque: des samaritains d'une fête du village débarquent et insistent pour désinfecter puis bander mes plaies sur le dos et la hanche. Puis c'est au tour d'une moto d'arbitre d'arriver et demander de vérifier que je soit conscient, capable de suivre les doigts avec les yeux, etc. Moi j'ai la tête un peu ailleurs, à essayer de comprendre ce qui s'est passé. Me semble que le nombre de vélos diminuent quand enfin ils me laissent repartir. Je suis entourés de femmes parties vingt minutes après (mais ce dont je me doutais pas alors avec un tour en moins que moi), et je finis à leur rythme en pensant à courir pour changer mes idées.

Départ rapide, un peu frustré surement, et après un petit kilomètre je me rends compte que leur bandage compressif autour de la poitrine va pas me simplifier la tâche: impossible de respirer par cette chaleur. Tant pis, ça sera mon footing décompressif. De quoi voir Daniel reprendre la tête à Guillaume dans un dernier kilomètre de folie (3'15), pour aller assurer la victoire au circuit avec le maximum de 7000pts ! Moi il me reste 5km, à dépasser en continu, avant de rejoindre la ligne.

Daniel, Stefano (collègue du TV Oerlikon) et Jean-Claude à l'arrivée

Petit à petit les douleurs remontent ensuite, avec la peau du dos râpé qui tire, un hanche gauche meurtrie et quelques courbatures dues au choc. Rien de trop grave, ça ira mieux la prochaine fois.

Une victoire de plus pour Daniel, décidemment inarrêtable en 2016



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Magnifique doublé au tri de Lausanne!

2016 est pour l'instant une saison presque parfaite pour moi. Les victoires s'enchaînent sur tous les triathlons de cette saison et ma préparation de chacun est bien gérée et sans blessure. Si Jean-Claude n'aura cessé de me baratiner tout l'hiver que nous ne nageons pas assez et perdons du terrain sur cette discipline, j'ai bien l'impression que mes retours à lui dire que nos progrès à vélo et en course à pied seraient plus bénéfique sur le résultat final ne se vérifient. Mes victoires sur circuit à Zug et à Nyon avaient démontré cette capacité actuelle, avec l'entraînement pour la longue distance à mon avis, à ne plus subir la distance olympique mais pouvoir attaquer celle-ci de bout en bout. Malgré tout, il aura fallu attendre Lausanne pour obtenir ce dont j'avais rêvé après ces courses: un doublé sur un olympique du circuit!

Personne de présent

A lire l'article sur le site de swisstriathlon la veille, il semblerait que personne ne soit présent sur la distance olympique. Les pros sont de toute façon à Rio ou ailleurs et les jeunes sont sur les championnats suisses du samedi soir. A nous donc de faire la course et prouver le contraire. Les préparatifs sont légers pour moi, rentré de cours de répét le samedi soir realitvement tard. Mais après une bonne nuit de sommeil, je me sens prêt à attaquer les fameuses montées de Lausanne, et avec le contre-la-montre cette année, comme quoi nous sommes enfin prêt mentalement également.

Au départ, nous sommes tout proche avec Jean-Claude, mais aussi David et Leandro. Pan! grosse poussée sur le ponton, j'ai déjà de l'eau plein les lunettes, zut! Bref, Jean-Claude est à ma droite plus ou moins et je nage dans ce qui me semble être une ligne droite mais sans lever la tête pour l'instant. Le courant me porte toutefois contre la berge et je passe par conséquence du côté gauche des bouées indicatrices de l'aller alors que la ligne droite voudrait les contourner par la droite. Je suis seul et nage pour moi, en me demandant toutefois si le bateau tout à droite suit quelqu'un qui a mieux géré que moi la trajectoire ou s'il est là pour moi de loin. Bref, je continue sur ce qui semble être un bon rythme mais des zigs-zags car chaque fois que je lève la tête la bouée est trop à droite. Je sais en y arrivant être le premier malgré tout. Le retour est plus difficile avec le courant de face cette fois-ci et des vagues un peu cassantes. Je regarde plus souvent devant pour ne pas refaire les erreurs de l'aller et pense déjà au vélo.

Tenir la tête à vélo

A la transition, j'ôte ma combinaison avec un peu de peine quand on m'annonce 50 secondes d'avance sur le duo Jean-Claude - Leandro. En poussant mon vélo je remarque que la chaussure gauche sur laquelle je m'appuie d'habitude pour monter n'est plus tenue par son élastique (Estelle me dira après que je l'ai faite tomber avec ma néoprène) et suis donc un peu perturbé pour ma montée que je fais à l'arrêt en deux-temps... oups, et tout ça sous l'oeil de la moto-caméra. Bref, c'est pas grave, maintenant il suffit d'appuyer sur les pédales. Le premier tour est en plus si agréable avec la moto ouvreuse et personne sur la route pour boucher le chemin. Je ne regarde pas trop le chrono ou les watts, si ce n'est pour me forcer à tirer l'avenue de Provence en faux-plat descendant. Au deuxième tour je commence à dépasser du monde et à partir du troisième je fais cela avec un autre concurrent qui a le même rythme que moi jusqu'à la fin. Je le passe dans la montée, soit l'avenue d'Ouchy soit Marc-Dufour, et il me reprend soit à l'avenue de Provence soit à la Vallée de la Jeunesse et fait le plat devant Bellerive devant. Mon avance est constante à entendre dire les spectateurs au bord du parcours, même si tous ne semble pas être tout à fait d'accord.

Tri Lausanne 2016 - Daniel à vélo
Premier tour à vélo, encore seul sur le parcours.

Gérer la course

Tri Lausanne 2016 - Daniel à course à pied
Course à pied en tâchant de rester relâché.

Un petit gel dans la descente de Denantou, et une dernière ligne droite face au vent sur les quais et la course à pied est déjà là. Ouch, les cuisses sont dures sur les premiers hectomètres. Les montées en danseuse se font quand même sentir. Pas le temps de réfléchir toutefois, il faut prendre un bon rythme et le tenir; il devrait y avoir de la marge pour gérer si je cours à mon rythme. Au demi-tour, je vois Leandro et Jean-Claude, mon avance est relativement importante mais je ne saurais la juger à l'oeil. Garde ton rythme et cours, me dis-je. Le détour sur la place de la navigation est plus long que d'habitude, Lausanne aurait-il enfin 10km pour de vrai? C'est ce qu'il semble au passage du premier tour: 2.5km à la montre, 1'45 sur Leandro et 2'09 sur Jean-Claude à l'autre bout selon le speaker, sans soucis c'est joué pour moi. Je conserve donc mon rythme et les cuisses se sont relâchées gentiment. Il me semble même être plus relax mais je n'ai pas envie d'accélérer, ce serait tenté le diable. Ainsi les tours s'enchaînent et je vois à chaque demi-tours de Bellerive mon avance gentiment augmenter et Jean-Claude revenir puis dépasser Leandro.

Et profiter

Tri Lausanne 2016 - Finish avec Jean-Claude
Passer la ligne une deuxième fois avec Jean-Claude, quel plaisir!

A l'arrivée je suis fou de joie. Quand l'année passée, je souffrais pour un 36'20 sur un parcours un poil plus court, cette année je me sens bien après un 34'30, qui, sans être "facile", ne semble pas avoir épuisé toutes mes réserves. Mais des fois, c'est mieux comme ça; les compétitions avec les meilleurs chrono sont celles qui ont été gérées et pas celles où l'on est parti vite pour exploser ensuite. Bref, pas le temps de penser à cela, je tombe dans les bras de maman et Nadine sur la barrière et refais encore une fois la ligne lorsque Jean-Claude arrive. Je suis aux anges!

Et quel plaisir aussi tous ces mots et messages aussi bien pendant qu'après la course de ces gens qu'on connaît du triathlon ou d'ailleurs pour nous féliciter. Mention aussi pour Vincent Péclet, journaliste au 24heures, qui a pensé à cet article qu'il avait fait sur nous il y a tout juste dix ans... le temps passe vite, mais que de bons souvenirs sur toutes ces années de triathlon!

Tri Lausanne 2016 - podium
Podium avec Leandro.
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bravo d'avoir pensé à cet article dans 24h, ça fait plaisir.
par PA the 22-08-2016 at 17:49


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Champion Suisse … en chocolat

Cette 4e place ingrate, dont personne ne veut lors d’un championnat national, elle était hier pour moi à Nyon. Mais faut dire que j’en étais pas si déçu que ça, ayant démontré une belle perf sur ma course.

Concurrence et objectif

Faut dire qu’en arrivant sur place, la concurrence de la journée semble être plus élevée que sur un olympique traditionnel du circuit. En effet la fédération a demandé a beaucoup de juniors dernière année membres (ou potentiel membres) des cadres de faire leur première expérience sur la distance à Nyon.

A l’échauffement avec Daniel on discute de quel est notre niveau par rapport à des jeunes habitués aux coupes d’Europe sur sprint et avec drafting. Nous depuis leur âge avons bien progressés à vélo surtout, mais la seule réponse possible est : on verra bien d’ici 3h.

L’objectif pour moi reste le même : une place sur le podium, en faisant une belle nat pour ne pas partir avec trop de retard, bien tirer mon vélo et ne pas péter dans la course.

Natation agitée

Le lac est un peu remonté il faut dire, à l’échauffement les vagues secouent et le courant déporte. Mais la combi étant autorisée ça sera plutôt un bercement (PA nous demande de ne pas s’endormir) qu’une forte gêne. S’il y a quelques années j’étais toujours ralenti par les vagues qui casse ma longue glisse, là je me dis de forcer un poil plus la cadence et bien tirer au bon moment et ça passera.

Au départ un plongeon rapide et je me détache déjà des gens autour de moi, sauf Daniel que je suivrai jusqu’à la première bouée. Alors un regroupement se produit avec les juniors partis tout à gauche. Lars Holenweger part à l’assaut avec Daniel et Florian Müller, moi je resterai dans le second groupe fort de 5 personnes. Au bout du rectangle c’est des vagues plein la gueule, on peut juste essayer de pas boire deux litres. Retour rapide vers la berge, portés par le courant ¾ dos.

A la sortie Australienne je gère pas très bien mon coup, pars un peu en banane et perds mon groupe. C’est stupide car je me prends 30s dans les dents juste parce que je dois finir seul et lever la tête bien plus souvent. M’enfin sortie de l’eau en 8e position, course longue jusqu’en transition et l’heure arrive d’envoyer des watts.

Course vers la transition à la sortie de l'eau

Jean-Claude, alors 8e, courant vers la transition

Avionner à vélo

Mes 4 compagnons de la première boucle natation ne sont pas bien loin, et je suis décidé à revenir sur eux au plus vite. J’en reprends un à la première montée, le deuxième au sommet vers Eysins, le troisième avant de boucler le premier tour, et je reprends du terrain sur Thibaud Décurnex mais lentement. Les écarts sur Daniel et Flo en tête sont d’un peu moins de 2min, mais ils doivent rouler sec car ils reprennent un peu de terrain malgré mes efforts.

Sur les tours suivants ce sera une stratégie constante : belle montée mais sans se mettre dans le rouge non plus, bien tirer les portions suivantes jusqu’au sommet du parcours, reprendre son souffle dans la petite descente, tirer à nouveau jusqu’à l’entrée de Nyon et gérer ce vent qui me crispe un peu, freiner un minimum mais ravitailler sans tirer dans la descente, et remettre les watts à plat en repassant vers la zone de change.

Daniel dans la montéeJean-Claude dans la montée

Daniel et Jean-Claude dans la montée.

Peut-être bien que c’est la première année où je peux me permettre ça sur 40km sans caler à vélo, et c’est la preuve que l’entraînement vélo est en bonne voie. Pas les pédales avec puissance mais ça doit pas descendre souvent sous les 300W, et quand je passe devant le départ à 48km/h à plat (vent de dos d’accord) je suis bien content d’être en contre-la-montre et pas sur mon petit route.

Thibaud sera repris finalement au début du 4e et dernier tour, mais évidemment qu’il va se caler sur mon rythme et ainsi poser avec moi au stade de Colovray, un peu plus de deux minutes après Flo et Daniel.

Tenter à pied

Daniel

Daniel en route pour augmenter la collection de médailles.

Thibaud transite super vite (ou moi lentement maintenant que je ne prépare plus de sprints ?) et sort avec dix petits mètres d’avance. Ma stratégie : rester à son rythme au début, ne pas trop s’agiter, attendre quelques kilomètres pour voir s’il ne devra pas baisser l’allure. 10km ça laisse un poil de temps quand même. Seulement il part vite, et rien que maintenir les 10m ça demande des efforts. Je me motive vers 3km lorsqu’il a un petit coup de mou et que je remonte à sa hauteur finalement. Mais la montée est passée et dans la descente c’est lui qui s’accroche à moi et prendra mon rythme. Ça va vite, trop vite pour moi pour 10km, mais j’essaie quand même de lui prendre la petite avance qui ferait tant de bien au moral. Rien n’y fait il est dans les pieds et raccélère au ravito suivant.

Jean-Claude, un peu dans le dur

C’est à mon tour d’avoir un coup de mou, quelques débuts de points, et de prendre mon rythme à moi pour la fin des 10km. Lui me prendra 30s sur les deux kilomètres suivants puis se rabattra à ma vitesse également. C’est frustrant, mais j’ai essayé et il était plus fort. Je vois qu'il me manque désormais très peu pour être vraiment bien. Juste de quoi éviter un petit coup de frein au milieu de la càp, ici étant similaire mais moins extrême qu'à Zug.

Champion Suisse

S’il me revient donc la médaille en chocolat, je suis fier de voir que devant Daniel devient Champion Suisse en déposant Florian à pied et battant de plus d’une minute le record du parcours détenu par Mike Aigroz ! Le travail paie, et du travail il y en a eu cette année… (dernier en date? lundi passé, le tour du lac de Neuch, 180km avec de gros relais et environ 5min de discussions en tout et pour tout)

Faudra revoir les paroles de l'hymne par contre Sdt Besse...

A noter aussi plusieurs occurences dans la vidéo du Léman Bleu (https://www.facebook.com/lemanbleutv/videos/930420323754491), le récit de SwissTriathlon (http://www.swisstriathlon.ch/2016/08/06/daniel-besse-und-australierin-katey-gibb-sieger-in-nyon/), ainsi que leur gallerie photo (https://swisstriathlon.smugmug.com/Triathlon-2016/Triathlon-de-Nyon-Swiss-Triathlo/). Et comme d'hab, nos activités sont sur strava...



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I didn’t feel the fairytale feeling

Dernière d’une série de trois courses en quatre week-end, Dijon se trouvait être sortie club avec 12 membres présents sur la distance half. Trajet le samedi matin en voiture, les conversations sont déjà portées sur la suite, et en partie sur l’iron 2017 qui se prépare gentiment dans les esprits. Arrivés sur place on prend nos chambres et demande pour le (petit-)déjeuner.

- La course est à 9h30, on nous a dit que 8h c’est largement suffisant.

- Euh on peut pas plus tôt ?

- 7h30 ?

- Bon laissez tomber on se débrouillera.

- Vous voulez pas gagner de toute façon… 

- Ben si, on est là pour ça.

Finalement ce sera 7h mais avec chacun une assiette déjà toute prête avec un croissant dont je ne veux pas et relativement peu de pain normal.

Le jour précédent nous reste à dîner, prendre les dossards, faire un tour de la jolie vieille ville de Dijon, et souper pas trop tard.

La course

Réveil le matin, départ pour mettre en place la zone de change. Et ben non elle est fermée : « Comprenez l’arbitre n’avait pas eu son croissant, il sera là vers 8h30 ». On est en France n’oublions pas. Les choses rentrent dans l’ordre assez vite, les vélos sont placés. Petit footing d’échauffement, puis enfiler la combi (aille la plaie sur le genou). Petite natation d’échauffement, plus froide qu’annoncée mais tout de même agréable après les premières quelques secondes.

Puis vient le départ des filles, retardé pour problèmes de sono lors d’une minute de silence (!). Le notre intervient environ 7 minutes plus tard. Je me sens assez bien, mais peine à forcer mon rythme. Finalement toute la natation sera à deux, avec Daniel, un relais et un autre concurrent échappés devant. Sortie à l’Australienne incluse, on commence à rattraper des féminines. Enfin sortie de l’eau et sur le vélo, moyennement content de ma performance.

Sortie à l'Australienne (et je serais honnête: Jean-Claude ?)

Le vélo commence sur les berges, avec mon accompagnant natation qui rate un S mal indiqué (le chemin des berges devient en gravillons tout droit et il faut chaque 2km faire un petit S pour rester sur du goudron). Moi j’ai de la peine à lancer la machine. Le parcours nous emmène en faux-plat montant sur 20km, vent de face, et rendement proche de zéro. Trois concurrents me dépassent, un en me demandant si la tête est loin, et moi je me dis que j’attendrai la première bosse pour me mettre en branle. Je fais ma course, alors que certains semblent bien « calquer leur rythme » à 5m d’un autre.

Seulement voilà, si la première bosse passe pas mal, et qu’on m’annonce à 3min d’un groupe, rien n’y fait. Les jambes ne répondent pas au sommet, et je n’arrive pas à relancer dans les petites cuvettes du parcours. Le vent est usant, le revêtement plutôt mauvais, et je ne suis pas 100% à l’aise non plus sur un parcours exigeant. Viendra une forte descente avec très mauvais goudron, où l’on apprendra à l’arrivée que les régionaux avaient connaissance de la fermeture de la route (c’est pour ça qu’ils me dépassaient comme des fous au milieu de la route et moi je freinais comme un malade pour tenir mon côté droite !).

Au fond passage dans les vignobles, et si toute logique voudrait que le vent soit de dos, il sera de face de nouveau, car il tourbillonne autour de la colline. Au fond du trou moi, je me motive en me disant que sur iron y’aura peut-être bien des passages du genre. Mais l’envie n’y est pas. On m’annonce 15min, ce qui me paraît beaucoup mais pourquoi pas. J’ai vraiment pas l’impression de bien rouler, la moyenne atteint à peine les 33km/h. Dernière longue montée, je ravitaille au sommet, puis enfin le retour devrait être facile avec presque 10km descendants et 20km de faux-plats en retour. Et finalement le vent semble venir de ¾ dos, ça fait du bien.

Daniel en T2, en 4e position.

Transition et départ à pied, en 14e position. Mince ma casquette ! Bon tant pis maintenant on court. Le parcours est plat comme la main, un peu ombragé, les mollets en pleine forme, je change d’état d’esprit et part de vive allure chercher quelques places. Premier chouchou après 2km, j’ai déjà repris deux positions. J’enchaîne les km sous les 4min/km, 5km sous les 19min, 10km en 38min, yay ! Je croise Daniel en 4e position, je me compte 10e après 8km. Tout roule sur ce parcours. Je continue mon habitude de Rappi, ie coca et eau mais rien de solide. Après 14km la fatigue remonte et je baisse mon rythme de 3’50 à 4’05 environ pour les 5km suivants. Devant y’a de la marge, derrière aussi, je peux encourager Judith que je croise, puis le tir groupé PA, David, Cendrine que je dépasse. Daniel en tête désormais, et il ne la quittera plus !

20km en 1h17, super content de cette partie de course. A l’arrivée allongé sur le sol, on me demande si je veux de l’eau. Puis l’organisateur vient et dit : « Non son frère était pareil il veut du coca ». Peu importe, donnez-moi quelques minutes de repos et ça passera. Je me fais interroger sur le parcours vélo qui a été « simplifié » par rapport aux années passées. Dur, usant, peu roulant, pas de jambes, qu’à moitié de votre faute, beau paysage, que j’arrive à glisser entre des respirations haletantes. Puis sandwich et massage sportif par une école française de massage au top. Leur cheffe dit s’ils grimacent pas vous n’y allez pas assez fort. Ben quand j’ai crié ils ont dit que ça me fera du bien plus tard, et je crois qu’ils avaient raison.

C'est aussi pour ça qu'on aime les sorties club...

Après course

Retour sur le parcours, juste à temps pour voir Joël et Judith finir, Hervé et Petronella partir pour un dernier tour. Puis viendront ensemble Arnaud et Cendrine, David, et groupés également Petronela, Didier et PA, ainsi qu’Hervé qui boucle son premier semi difficile juste au-dessus des 6h.

Viennent ensuite les podiums, que « nos amis suisses » remplissent avec la deuxième place club (Daniel, moi et Joël), la première (Daniel) et 7e (moi) place hommes, la 2e (Judith) et 4e (Cendrine) place femmes, la 2e place relais femmes (Petronela et Dominique). Chapeau !

Il me reste après course la sensation d’avoir trop peu récupéré de Rappi et Zug. Et si à pied mes nombreux entraînements (environ 900km pour 2016, soit bien plus que n’importe quelle autre année) ont permis de combler ça, à vélo avec seulement 2500km j’ai pu créer un pic de forme de courte durée à Rappi mais pas le maintenir sur plusieurs semaines. Leçon apprise, on fera encore mieux la prochaine fois. Daniel a des sensations similaires, et si pour nous deux une superbe course a sauvé un excellent classement, les impressions restent un peu mitigées.

Merci à tous ceux du club pour une belle sortie, ainsi qu'à Kaizad et aux parents Bongard pour les encouragements sur place !

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Sentiment similaire pour moi. Natation sans grosses sensations mais avec un beau rythme malgré tout, vélo très difficile et décevant puis mon meilleur 20km sur triathlon. Plus de détails ici: http://www.dijon-sportnews.fr/2016/07/01/daniel-besse-le-scenario-me-laisse-un-sentiment-mitige/137136/
par Daniel the 01-07-2016 at 23:41


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Victoire sur circuit

Après notre premier objectif passé avec succès à Rapperswil sur semi, nous avions au programme ce weekend un olympique à Zug qui compte pour le circuit Suisse. Si la priorité n'a toutefois pas été placée aussi haute, l'envie de bien faire est toujours là. Les entraînements se sont bien enchaînés après Rapperswil avec pas moins de 5 courses à pied dans la semaine qui a suivi avec 6x4' le vendredi où je me sentais en pleine forme. Rebelote la semaine dernière avec un 5x1600 sur piste et 12x90" de montées le vendredi. Si bien que samedi j'ai mal aux fessiers en m’asseyant sur les marches en pierre à regarder passer les pros (la course que nous faisions d'habitude le samedi soir). En ai-je fait un peu trop? peut-être, mais ça ne veut pas dire qu'en course ça ne passera pas quand même, et de toute façon rien ne sert de douter maintenant.

Zytturm 2016: délégation Rushteam
Délégation Rushteam du samedi soir pour supporter Léa.

Après avoir fait les spectateurs, l'heure est déjà bien tardive quand nous prenons à vélo le chemin de Baar pour loger chez nos amis (et organisateurs) du triathlon de Zug. Une bonne rincée nous surprend en chemin et fera que nos habits et chaussures seront encore mouillés le lendemain au réveil mais avant cela la soirée s'anime en discussion autour d'un bon repas. Sport, militaire, Euro, tout y passe même s'il nous faut rejoindre le lit pas trop tard comme le départ est à 8h15 déjà le dimanche matin.

Même plan que d'habitude

Petit quart d'heure de vélo pour nous rendre sur place, retrouvailles depuis la veille avec David et échauffement en commun pour notre départ plus avancé que celui d'Estelle, Cendrine et P-A. Tout roule avec l'habitude, pas de quoi s'inquiéter et le temps semble même plutôt favorable pour éviter la pluie et les glissades à vélo comme sur les pavés (souvenirs, souvenirs...). Quelques vélos contre-la-montre attirent toujours les regards, mais on a fini par s'y habituer et ne plus avoir peur à force de voir toutes ces personnes qui ne savent pas emmener de roue pleine ;-) Beaucoup de salutations et discussions aussi dans la zone de change, on connaît bien du monde maintenant sur ce circuit et les jumeaux Besse ne passent certainement pas inaperçus non plus...

Une course est toujours plus facile avec un plan dirait Philip. Et bien, le mien ressemble de plus en plus souvent à la même chose me semble-t-il: nager à fond et en tête si possible. Aujourd'hui, il risque d'y avoir Sven Anderlind pour me tirer. Sortir dans le premier groupe en tous cas. Ensuite faire un bon vélo, au sentiment peut-être ne pas trop forcer les 8-10 premiers kilomètres et les 5 derniers mais sinon ne laisser revenir aucun drafteur (ach, seul défaut de Zug...). Et ensuite, sous les 35 minutes à pied. Niveau place on verra ce que ça donnera mais ça doit faire pas si mal et en temps moins de 1h57 je pense.

Natation en tête

Départ assez bizarre pour une fois à Zug avec du monde un peu partout et pas vraiment de ligne de départ. Voyant cela, nous décidons avec Jean-Claude et David de partir de la droite, droit sous le starter, notre hôte Peter; le chemin semblant plus court jusqu'à la première bouée. A une minute du départ, je réalise que je n'ai pas allumé ma montre et celle-ci ne prendra dès lors plus le GPS en étant déjà bien cachée dans l'eau. Tant pis pour Strava... mais de toute façon ça ne changera rien vu que je ne la regarde pas en nageant !

Pan, c'est parti. Quelques personnes sont devant nous en ayant triché un peu sur le coup mais celles-ci sont vite dépassées. A ma droite un petit groupe est encore à ma hauteur tandis qu'à ma gauche le champ me semble bien vide. Après triple vérification, j'ai l'impression de bien viser la bouée et ne me rapproche donc pas du groupe. Passage à la première bouée en tête, je glisse bien mais ai plus de peine qu'à Rapperswil à m'orienter avec beaucoup moins de bouées et un canoë qui navigue gauche-droite devant à la place de rester en ligne. Sur le retour, je pars trop à droite d'ailleurs et un concurrent en profite pour rejoindre mes bulles. Je garde le lead malgré tout et resterait devant jusqu'à la dernière bouée, où celui-ci fait le forcing pour revenir à ma hauteur.

Transition à revoir mais super vélo

Sortie à égalité donc avec ce junior qui a déjà fait la course pro de la vieille. 16'30 pour 1500m selon le speaker, les distances sont toujours autant approximatives. Mon camarade court comme une gazelle en zone de change (ah ces pros!) mais je suis de près; j'ai été pro aussi n'est-ce pas? Enfin, heu, je retire tout de suite ce que j'ai dit et j'espère que peu de monde était en bout de zone de change pour voir mon cafouillage à essayer de monter sur un vélo. Déjà qu'à Rapperswil c'était pas terrible, là c'était lamentable. A revoir, et sérieusement!

Zytturm 2016: départ vélo
Départ vélo à travers les pavés du centre-ville de Zug.

Bref, c'est parti tout de même. Je garde le junior en point de mire sur un petit kilomètre et deux options se présentent à moi alors. Le laisser faire le job et rester tranquille à 10 mètres ou alors le passer et appuyer sérieusement sur les pédales. Un petit coup de boisson et après un petit kilomètre de selle me voilà décider pour la seconde option pour éviter un retour par l'arrière; mes jambes se répondent bien de toute façon, c'est le moment de garder plus que la moto en point de mire et un oeil sur le watts pour ne pas se griller mais garder toujours et encore un output constant même en descente si possible (là où j'ai beaucoup perdu à Rapperswil, même si sur semi je pense que se reposer valait parfois la peine).

Plus aucun regard en arrière depuis là. Je fais ma course avec la peur parfois de voir un groupe me revenir dessus sur la fin du tour comme sur sprint l'année passée. Les kilomètres défilent et les rares montées me semblent moins raides que d'habitude. A force de dépasser les groupes du sprint et une ou deux voitures, me voilà déjà à la dernière descente à décider de prendre mon gel un peu plus tard pour rester encore sur les barres en position. Je ne les aurais quasiment pas quittées de ce tour de lac, pensant un moment à David qui me parlait d'un tour en rouleau avec paysage réel plutôt que virtuel.

 

"Footing rythmé"

La course est pour moi maintenant. J'entends juste maman m’encourager en descendant du vélo. Je prends les pavés relativement tranquillement et ils me font mal aux pieds. Une fois sur le goudron, je retrouve mon aise, pose ce vélo en douceur et enfile mes chaussures. Un petit coup pour ouvrir ma tri-fonction en courant dans la zone et c'est parti pour un 10 kilomètres sur les mêmes chapeaux de roue qu'à Rapperswil. Ca doit être un rythme que j'apprécie, en espérant que ça passe sur 10 kilomètres pas comme sur les escaliers de deux semaines en arrière. Je n'ai vu personne avec moi mais ne sait pas vraiment mon avance et pense alors à regarder devant et faire ma course plutôt que me retourner même si j'ai plutôt un bon pressentiment.

La température est agréable et après avoir bien bu sur le vélo, je saute allègrement la majorité des ravitaillements à mon rythme soutenu de 3'35 puis 3'30/km. Pas de soucis pour l'instant, je suis le vélo comme je suivais la moto à vélo, beau sentiment.

2km, 3km, puis 4km, toujours régulier et je me sens à merveille. Il me semble entendre quelqu'un demander en Suisse-allemand au vélo-ouvreur où est le deuxième et celui-ci répondre n'avoir aucune idée. Au quart de tour sur la route pour prendre le chemin du retour, je jette un coup d’œil pour être sûr et il ne semble en effet y avoir personne à vue. Pas question de changer mon rythme pour autant, une crampe ou un autre problème est si vite arriver me dis-je et le cerveau se laisse facilement duper ainsi.

Passage au bord du ruisseau, je commence à être de plus en plus confiant et un regard à la montre (pour la deuxième fois seulement depuis le début de cette càp) le confirme: je suis plutôt autour des 3'20-3'25/km, soit encore plus rapide qu'avant. A 7km, je remets encore un petit coup en rejoignant les concurrents du sprint avant de très légèrement ralentir sur le dernier kilomètre (au sentiment en tous cas) pour esquisser un sourire de satisfaction (pas mon fort en compétition...). Ce qui est resté dans mon esprit un footing très rythmé se solde en un formidable 34'30 sur 10km et une belle victoire.

Zytturm 2016: finish cap
Finish et satisfaction d'une course presque parfaite.

Victoire sur circuit pour la première fois! Tellement content, quel début de saison formidable! Juste dommage que Jean-Claude ait eu un petit coup de mou en milieu de cap qui lui a coûté la deuxième place.

Et surtout, quelles sensations ces derniers temps. Pour la première fois, un olympique m'a paru court et j'ai eu l'impression d'avoir de la marge niveau préparation. Espérons que cela continue.

Zytturm 2016: podium
Podium: Daniel 1er et Jean-Claude 3e.



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IM 70.3 Rappi

Parfois une grosse préparation mène à l'objectif de la saison, comme premier triathlon de l'année aussi. Une certaine pression, mais aussi l'assurance de pouvoir choisir ses blocs d'entraînements et de monter en puissance à l'approche de la course sans trop devoir adapter son plan à d'autre courses. C'était le cas cette année pour le 70.3 Rapperswil.

Préparation

Avec Daniel et David principalement, mais aussi le Rushteam, le TVO, et d'autres connaissance sur le chemin menant à Rappi, les heures d'entraînement s'enchaînent depuis décembre environ pour ma part. Et le bilan juste avant course est le suivant: ma natation ne me plaît pas, mais alors pas du tout. Sauf une fois à Morges en combi, je me sens toujours scotché. Daniel me rassure plusieurs fois en disant que si j'ai pas mon meilleur niveau d'il y a deux ans, j'ai tout de même un très bon niveau pour ironman et les progrès à vélo feront plus que de compenser les pertes en natation. A vélo justement, les kilomètres me manquent un tout petit peu. Je me sens très bien sur certaines séries, mais un peu limite d'autres fois. Si les jambes sont souvent là, la constance peine un peu à mon goût. Je reprends gentiment confiance sur mon contre-la-montre à l'approche de la course, mais pas encore sur route mouillée, prions pour du sec (et pas trop venteux). Finalement à pied, je me sens prêt. J'ai beaucoup couru, et malgré ne pas avoir battu mes records de Payerne et Kerzers, la forme est là, et je tiens mieux sur la durée un rythme aux alentours des 4min/km. Seul bémol dans une préparation bien réussie: une grosse coupure de deux semaines après Porrentruy pour des douleurs au genou gauche. Notons que pour une fois elle a été un peu plus scientifique, au grand dam d'Estelle entre autre qui a dû supporter des TSS, TSB, watts normalisés et autres chiffres plus ou moins importants lors de (trop) nombreuses discussions.

Le reste de nos discussions comportaient aussi un plan de course: départ à fond en natation (i.e. la méthode junior pour s'extraire du pack avant la première bouée), puis gérer mais rapide sur les 1900m. Peu importe si les bras souffrent, ils seront gentiment posés sur les barres ensuite. A vélo, commencer par bien se ravitailler et se mettre dans le rythme gentiment. Tirer la première montée, se reposer dans la descente, puis gérer le plat aux sensations. Tirer la montée du deuxième tour à nouveau, ravitailler pour la course dans la descente, et rentrer à plat au feeling en préparant le semi. Semi sur lequel il faudra éviter de partir trop vite, et ensuite tenir le rythme malgré la fatigue, et dès le 10e idealement, voire 7e km, passer au coca plutôt que l'iso sur le vélo et l'eau au début de la course. Ambitieusement 25min de natation, 2h20 de vélo et 1h20 de course, soit avec des transitions et un poil de marge sous les 4h20.

Dernières 24 heures

Finalement, tout miser sur une course c'est aussi une pression un peu plus importante. Et si la veille je réalise pas encore trop au briefing et me moque un peu des blagues marketing du speaker professionel, et souris gaiment lorsqu'un journaliste de runnersworld.de cherche des athlètes jeunes à interviewer, la réalisation parfaite du stress qui monte arrivera un peu plus tard: après avoir déposé les vélos et sacs dans la zone, petit footing d'environ 4km pour dégourdir les jambes. Et à 5min/km j'ai une bonne boule au ventre. Après un petit kilomètre silencieux, on échange nos sensations et nous trois nous sentons très mal à une allure bien plus lente que prévu le lendemain ! Mais pas de panique : ça m'arrive avant d'autres courses aussi (la dernière fois aux 20km), et ça part en général au coup de pistolet. Dernier repas en commun, lecture des innombrables messages d'encouragement, et au lit à 21h30 car une longue journée nous attend. Yapluka (dixit la reine du Bordelais).

Matin de la course ! Debout avant le réveil, mais bien reposé. Déjeuner et hop en voiture vers Rappi. Et si la veille les discussions allaient bon train, là c'est un silence pesant sur les 40min de trajet. Sur place vérification des vélos (oups le scotch tenant le pit-stop a souffert de la pluie), des sacs, je checke trois fois tout. Petite course, 4 pauses pipi, on enfile la combi et s'approche du départ. L'eau est à 14.9 degrés, mais ce qui me perturbe c'est les petites gouttes de pluie qui nous aspergent. Dans l'eau en premier de la vague. Elle est fraîche mais dès qu'on nage un poil je trouve ça agréable, vraiment pas de quoi en faire tout un plat. 5min, 2min, 1min, bonne course les gars, pistolet ne fonctionne pas...

Natation

Et pam départ! Une dizaine de tours de bras à coin, sur ma droite où je respire plus personne. Sous l'eau les bulles de Daniel à ma gauche. Passage à la bouée dans ses pieds, il est en tête. Il dévie un peu à droite, mais revient prendre le sillon du canoë. Je dois laisser partir là c'est beaucoup trop rapide. Mais je me fais plaisir, quelles sensations longtemps recherchées à l'entraînement ! Après 500-600m il faut baisser un poil le rythme, le but n'est pas non plus d'y laisser toutes mes forces. Au demi-tour Daniel a une (petite) bouée d'avance. Je me retourne mais personne dans mes pieds (et me prends la bouée au passage - concentration!). Sur le retour je comprends pourquoi Daniel déviait tout le temps, un petit courant nous pousse de travers. Je suis au large souvent mais gère encore assez bien de ne pas trop faire de détour. On rattrape quelques dames parties 20min avant nous. Je sors de l'eau deuxième, mais déjà à une bonne minute.

T1 merdique, où je peine à trouver mon sac (tombé par terre), n'arrive pas à enlever mes chevilles de la néoprène, et foire complètement ma montée sur le vélo. Pas grave c'est encore long.

Vélo

Et c'est parti pour le vélo. Moi qui pensait pouvoir profiter d'un parcours assez dégagé en sortant deuxième, je me suis lourdement trompé. Que des pelotons de dames à dépasser, souvent je suis en 3e-4e file. Je me sens pas bien non plus, de la peine à tirer sur mon vélo. Mais ce n'est que le début, et ça me permettra de gérer un peu. Petit gel comme prévu, je mange les 3/4 et merde il me glisse des mains. Bon il était quasi vide, pas grave. Je détache le deuxième du cadre déjà car le scotch de la veille arrive aussi au bout et je ne veux pas le perdre.

Dans la montée de Witche's Hill, c'est plus petite vitesse, bien tirer sur les jambes, et le long de la bordure gauche de la route pour dépasser. Certaines marchent déjà, hé ma coco il te reste 10 bornes de montées et un deuxième tour ! Les supporters reconnaissent qu'on est les premiers AG hommes et encouragent Chean-Klode en lisant sur la trifonction. La petite descente me crispe beaucoup, un homme me passe. Mais il va plus vite derrière sur le plat aussi. Deuxième bosse (The Beast), elle passe bien. Un peu plus dur la relance derrière. Mais je suis pas le seul. Et il me faut passer le milieu de la route lorsqu'un groupe de 5 femmes roulant ensemble restent de front toute la montée (nondedjou si je prends un carton pour ça elles vont m'entendre). C'est long jusqu'à Golden Station où je m'y prends à deux fois pour choper une gourde d'eau. Et ça monte encore. Puis enfin la descente. Et sur route mouillée mes peurs reviennent. J'arrête de pédaler, me ressaisis gentiment en laissant quelques dames me redépasser. Je les aurai sur la mini-bosse qui suit.

De retour au bord du lac, je suis pas très content de mon début vélo. Mal tiré le plat, et pas bien descendu, ça fait déjà 1h de route et il me reste tout le retour. Du coup clang clang quelques vitesses en plus et c'est parti pour le retour. Je reprends ma position en 2e-3e file quasi tout du long. Je croise Daniel vite fait vers le demi-tour, vide ma gourde d'eau devant et m'apprête à la jeter. Ah non c'est après le demi-tour. Bon en bouche pour le giratoire (et j'apprends à la fin de la course que la seule autre personne avec la même stratégie était Daniel, sans consultation préalable !).

1h13 passé, 5e position, plus lent que prévu, mais ça sera dur de progresser beaucoup sans prétériter la course. Sur le plat quelques relais me passent maintenant, mais c'est une allure que je n'arriverai pas à suivre. Deuxième montée, c'est raide, mais y'a toujours beaucoup de supporters ça fait du bien. La route sèche, je prends plus confiance dans les virages. La fin de la montée se fait bien sentir. Je roule plus dans la descente, mange mon gel au plus mauvais moment (petite rebosse sur les barres à 400W), et me retrouve coincé derrière un accident assez grave au centre de la route. Je freine, mais des gens s'en occupent déjà, et poursuis prudemment mon chemin.

Plus que le retour, un peu rapide sur le début puis en gestion contrôlée sur la fin pour bien boire et préparer la course. Dès qu'on quitte la route du premier tour plus personne, et la zone est quasi vide. Beau comme feeling !

Course à pied

T2 mieux gérée (bien que je cherche le sac 506 à Daniel plutôt que le mien ?), et hop en route pour le parcours course. Les jambes répondent bien, mais après 500m euphoriques à 3'30-3'40 faut revenir à la réalité et se placer en 4'00/km. J'ai de la peine à respirer, un peu mal au bide, des points, mais si les jambes vont bien pas de raison de s'arrêter. J'ai mon allure entre 4'00 et 4'05, je prends de l'eau et des éponges aux ravitos mais c'est tout pour l'instant. J'aurais de toute façon de la peine à avaler quelque chose d'autre. Après quelques kilomètres je peine un peu, m'accorde le droit à une gorgée de coca au ravito, toujours sans marcher. Puis ça va bien, même très bien. J'accélère un poil mais devrais me remettre à mon allure de 4min/km un peu plus loin. Les petites bosses du sous-voie et de Stairway To Heaven sans soucis, hop un chouchou jaune du premier tour. Plein de monde gueule mon nom, mais à part Estelle et PA je reconnais presque personne, je suis dans ma bulle. Le panneau 2e tour indique un demi-tour mais clairement ça va tout droit. Un peu confus, mais je continue. Le parcours commence à se peupler, ainsi lorsqu'à 14km je peine à nouveau je peux me dire en lisant les derrières des autres concurrents (socialement acceptable uniquement en course !) : "tiens Michelle, Paul, Christian, Jana ou autre est plus dans le dur que moi". Enfin j'arrive à nouveau aux escaliers, où Estelle me dit de m'accrocher à ma 3e place AG. J'apprécie beaucoup, elle court même presque plus vite que moi car je la recroise deux autres fois dans la ville. Mais je stresse un peu aussi à vrai dire, il reste 2.5km et j'arriverai très difficilement plus vite mais maintenant je me retourne une fois chaque 500m pour voir si ça revient derrière. Heureusement pas, et je peux passer la ligne toujours en 3e place, génial !

Daniel attend vers la ligne, il a gagné la catégorie ! Trop content. On cause un peu aussi avec d'autres concurrents, prend le verre d'eau auquel on a droit (scandale ! et un peu de sucre ?). Je reprends mon sac d'habits, me fais étaler du Perskindol, retrouve David, PA et Estelle vers la ligne, ainsi que notre reporter de la veille. Puis au fil de la journée des amis de toutes parts, sur place mais aussi via 118 messages Whatsapp ! J'ai mal, mais pas autant qu'à Troyes il y a deux ans. Faut dire que j'étais bien mieux préparé à la distance.

La journée traîne encore jusqu'aux awards. Daniel est champion suisse aussi, moi (malgré d'autres nouvelles entre-temps) pas sur le podium des championnats suisses car ils regroupent les catégories jusqu'à 34 ans. Pas grave, on a tous assuré nos perfs , tous ces mois ont bien servis. Une analyse suivra peut-être, mais maintenant place à un peu de repos puis vivement Zug dans deux semaines ! Car si l'objectif est passé, la saison ne fait que commencer.

1 comment
super et bravo à vous trois
par PA the 06-06-2016 at 09:42


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SOLA Staffette

Dernier gros effort avant Rapperswil dans deux semaines à priori, le relai SOLA organisé par l'association de sport pour étudiants de Zürich (ASVZ). Mon labo ayant formé une équipe, je me retrouve inscrit pour la deuxième étape (sur 14) pour SuperQUDEV. De plus, on fait partie avec Daniel aussi du TV Oerlikon depuis Pâques pour nos entraînements course à pied, et ainsi on rejoint aussi leur équipe. Les deux pour la 9e étape, mais dans une équipe différente (Daniel la 1, moi la 2).
 
Samedi matin donc réveil aux aurores (mais plus tard que les 3 fois par semaine où l'on va nager le matin) pour un petit déjeuner rapide et se retrouver à côté du labo sur la colline d'Hönggerberg pour mon départ. On est dans le groupe S pour Schnell, ce qui signifie qu'on part avec 30min de retard sur le premier départ. Ma coureuse n'étant pas la plus rapide, je prends le relai parmi les derniers (791e sur environ 1000 équipes) et me lance pour 14km principalement descendants. Je gère un peu mon effort sachant qu'il m'arrive souvent de partir trop vite et caler ensuite. Dans la portion en forêt je remonte beaucoup de concurrents, les kilomètres défilent assez vite jusqu'au 5e en 17'35. Personne ne court à mon rythme toutefois car toutes les équipes rapides avaient déjà bien 6-7min d'avance sur leur première relayeuse.
 
Depuis là descente plus raide sur la Limmat et quelques petites bosses pour remonter sur Buchlern. Je me sens un peu moins bien, mais gère mon rythme assez bien je crois. A l'arrivée l'effort se fait bien sentir, faudra voir combien de forces il me reste pour l'après-midi... Un poil moins de 14km, 3'38 de moyenne, 14e sur l'étape, repris 741 rangs !
 
Retour rapide à la maison, avec WhatsApp qui annonce les retards courants et ambitions (TVO1 veulent gagner mais avec déjà passé 3min à Uetliberg ça s'annonce mal, TVO2 vise la 6e place pour gagner un Rössli, autour de 5-10e durant toute la matinée). Compex sur les jambes, petite séance devant et derrière. Un plat de pâtes, changement de t-shirt, et hop on resaute dans le bus avec Daniel cette fois-ci pour Fluntern.
 
Jean-Claude en bleu sur l'étape 9.
 
Le soleil devient de plus en plus persistent et la température monte. Echauffement pas trop long car je sens un poil les cuisses. Ici un peu plus de 11km nous attendent avec un parcours plus exigeant car valloné. Daniel prend le relai en 3e position, moi avec une petite minute de retard en 4e. Le ton est vite donné: rapide. J'ai un concurrent droit dans les pieds qui me suis sur les premiers faux-plats montant puis prend le devant sur la partie légèrement descendante.
 
Après quelques kilomètres rapides quelques bosses se présentent et un autre concurrent avec un maillot TG Huetten nous dépasse. Trop vite toutefois pour espérer suivre. La moitié est faite, oui mais je commence à être bien dans le dur, et deux belles côtes bien plus raides que la carte ne semblait l'indiquer n'aide pas à se remettre dans le bon rythme.
 
Je rejoins Forch avec une moyenne de 3'50, en ayant perdu environ 1'30 sur Daniel (assez consistent avec notre forme actuelle aux entraînements). Daniel a le 2e temps de l'étape, moi le 7e.
 
Les membres TVO après l'arrivée à Irchel.
 
Pas trop souffert donc d'avoir couru le matin ? Euh ouais sauf que la fin bien dure se fait ressentir sur la suite de la journée et le lendemain où rien que les escaliers de l'appartement sont durs à gravir et descendre.
Après une douche rapide (et un passage Denner pour l'"iso"), on retrouve l'équipe TVO sur le campus d'Uni Irchel pour voir l'arrivée de nos équipes qui se classeront 2e et 5e. S'en suit dîner avec TVO pour Daniel et barbecue sur la pelouse avec mon labo pour moi. Puis after-party "SOLA Summer break" avec une partie du TVO jusqu'au coeur de la nuit...
 
Un Rössli pour tous les membres d'équipes dans le top 6.



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Un TDFO puissant

Après une relative baisse d'entraînements ayant suivi le camp de Porrentruy, il était temps de remettre une couche sur quelques jours à l'occasion de la sortie annuelle du Rushteam: le TDFO. Si le favori est clair cette année (Daniel), derrière je pensais éventuellement devoir défendre ma position face à Philip sur un parcours favorisant plutôt le contre-la-montre final. J'avertis tout de même Daniel que des écarts sont faisables le samedi malgré une arrivée éloignée des difficultés, en tenant compte d'un peloton assez modeste en taille. Deux équipes sont formées, et je me retrouve en tête de la "Rushteam", qui perdra tout espoir avec l'abandon précoce de Philip sur blessure avant même le départ.

Prologue Echandens

Vendredi soir petit prologue en CLM sur Echandens. Juste de quoi se mettre dans le rouge quelques minutes, mais pas suffisant pour faire des écarts. Je me sens vraiment bien, posé sur les barres. Je donne gentiment ce que j'ai dans les jambes et ça répond plutôt bien. Après un dernier virage très prudent une forte relance que j'arrive à maintenir comme sprint final. Mes sensations se confirment, puisque je récupère le maillot jaune pour 10s devant Daniel !

À l'analyse des chronos/puissances il semblerait que je reprenne surtout du temps à Daniel dans le dernier tronçon, alors que j'en prends continuellement à David F. qui termine avec le 3e temps. Par rapport à l'an passé les records ne sont pas battus, mais dur de savoir si c'est les conditions, la gestion, le positionnement ou autre chose.

Données de puissance du prologue que je gagne devant Daniel et David.

Etape de montagne Bussigny-Molard-Mollendruz-Bussigny

Samedi matin j'enfile donc la pancarte pour l'étape de montagne, avec une équipe Eitzinger bien décidée à me le faire payer. Prédictions d'avant course : potentielles attaques dans le Molard mais passage groupé à L'Isle, test FTP dans le Mollendruz et on finira comme on pourra. Dans la partie neutralisée le parcours est un peu modifié à cause de travaux puis d'envies du directeur de course. Le peloton reste groupé jusqu'au pied du Molard où je prends les devants pour appuyer un poil mais au train sans attaquer. Durant la montée ça ne me plaît pas trop de voir des gens se mettre en 4e file et couper les épingles à gauche, je me rabats et dès que je suis sur le bord droit de la route j'arrête de tirer. Faut dire que ça monte vite, et les esprits s'échauffent en voyant le passage du panneau s'approcher. Je commence à tirer la langue, mais parviens à faire l'effort pour ramener sur Daniel avant Burtigny. Matthieu et David F. attaquent et me voilà dans un petit groupe de quatre avec trois adversaires. Après quelques hésitations ils se décident à rouler au début de la descente, ce qui nous vaudra une petite frayeur dans le premier virage. Ensuite c'est facile toutefois et je suis donc bien dans les roues. Gilbert au prix d'un gros effort revient avec David B. sur la tête, mais Matthieu ne relâche rien pour autant. Je ne suis pas très à l'aise dans la descente de Saubraz, mais pas de quoi s'inquiéter.

Il me semble que Bonzon tire la langue, que Matt va payer ses efforts dans le Mollendruz, mais au lieu de se calmer ils relancent des attaques après Ballens. Je prends les commandements tranquille juste avant L'Isle et comme prévu durcis sérieusement le train dans le Mollendruz (enfin plus que prévu, mais c'est parce que je voulais absolument pas passer en groupe au sommet et voir des gens prendre les mêmes risques dans la descente qu'à Burtigny). Jusqu'à Mont-la-Ville tout va bien, j'ai plus que Daniel dans ma roue. Seulement ça devient dur, et à l'épingle les risques de ma stratégie ressorte: Daniel lance une attaque solide (j'étais à passé 600W en me faisant déposer), et s'envole seul prendre le maillot à pois et filer vers le jaune qui lui semblait promis. Je cale encore un peu sur la fin du Mollendruz, passe le sommet avec une minute de retard environ, perds du temps dans la descente (trop freiné et/ou trop fatigué pour tirer ? Probablement un peu des deux.). Après Cuarnens les jambes ne répondent plus, je me fais souffrance, mange un biberli, finis entièrement mon unique gourde (début de fringale peut-être). Puis sur la fin une belle crampe dans la cuisse gauche, je finis depuis la dernière rebosse quasi en roue libre.

Daniel avait passé 5 minutes à l'arrivée (ouf pas battu mon record du TDFO avec 6'40 sur une étape), mais derrière moi j'ai même pas 30s de marge sur Gilbert et les deux David qui me fondaient dessus !
À noter que ma prédiction avant course était bien meilleure que celle de Daniel, puisqu'il y a eu des écarts conséquents, que j'ai battu ma puissance sur 20min dans le Mollendruz d'après mon Edge (333W), et qu'un petit groupe est arrivé ensemble au pied à L'Isle.

Matthieu, Daniel, David Forchelet, Jean-Claude et David Bonzon à l'arrivée de l'étape du samedi.

Etape de plat Bussigny-Mathod-Chamblon

Dimanche l'étape est sensée être facile, mais le TDFO étant ce qu'il est, le peloton s'agite dès la sortie de Cossonay et la déneutralisation pour partir en échappées consécutives. Alors il s'agira de prendre la chasse, de revenir, de voir qui veut rouler, de ne pas se faire surprendre par l'attaque suivante. Matthieu et Lamard tentent leurs chances souvent, mais Daniel, Forchelet, Vincent et Giorgio s'y mettront aussi. J'aurai pu conserver plus de forces pour l'après-midi, mais sur un TDFO à 4 étapes seulement, ça me ferait mal au coeur d'en laisser une sans rien jouer. La dernière échappée (et la plus longue) par Matthieu sera comblée à Mathod, bien que les écarts n'aient jamais dépassés la trentaine de secondes.

Attaque de la montée finale sur Chamblon avec de gauche à droite Gilbert, Giorgio, Matthieu, Jean-Claude, David Bonzon, David Lamard et Daniel.


D'ici là reste plus que la montée finale sur Chamblon. Bonzon est bien placé mais se trompe entre photographes et ligne d'arrivée et je peux gagner le sprint qui suivra juste devant Daniel. Il fait faim, un peu froid, les jambes sont lourdes, et la pluie menace malgré les prévisions optimistes de Philip.

CLM final

Reste plus qu'à rentrer, via le contre-la-montre final traditionnel. A peine parti que j'ai les cuisses douloureuses et de la peine à trouver un bon rythme. Je me force un peu à me placer correctement et rouler sans me mettre dans le rouge non plus trop vite. Mon écart sur Bonzon semble se retrécir tout gentiment. Passé Bavois Daniel me dépasse et on reprend Forchelet aux prises à des soucis mécaniques quasi au même moment. A la traversée de la Sarraz je vois Daniel reprendre Bonzon également, alors que pour ma part je n'arrive plus à réduire l'écart. Je lui reviendrai dessus vers Cossonay, après qu'il se soit trompé dans le giratoire. Seulement la pluie me crispe énormément dans la descente et je laisse donc de précieuses secondes filer en me crispant sur mon vélo, n'osant plus tirer sur les barres, et freinant bien plus que nécessaire.
La fatigue du matin combinée à la crispation due à la pluie me font perdre beaucoup de temps sur Daniel, mais je conserve toutefois ma deuxième place assez largement.

Daniel (maillot jaune) en plein dépassement de Jean-Claude (maillot à pois) sur le clm final.

Shoot-outs

Quelques performances marquantes du week-end :
- mon prologue super bien placé et exécuté.
- Gilbert qui ramène seul les poursuivants sur la tête où 3 personnes se relayaient avant Gimel.
- Les attaques franches de Daniel au Mollendruz et avant Orbe (décidemment bien en forme).
- Les échappées sans relâche de Matthieu et Lamard.
- Le retour de Joël sur un peloton bien nerveux après une pause pipi (!).
- Les clm finaux de Daniel, Joël et Bonzon.
 



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