Daniel & Jean-Claude Besse

Natation Vélo Course

Tour des Alpes (1/2)

Une folie

Tout a commencé lorsque Philip a proposé ce tour à vélo sur quatre jours en passant par les grands cols français. Je me suis d'abord dit que c'était trop long, mais j'étais tout de même tenté par cette folie. De plus la saison étant terminée, c'est le seul moment où l'on peut se le permettre. On est donc inscrit, pensant au première abord porter ses affaires dans un sac à dos. Par la suite, l'idée d'une voiture est proposée et c'est seulement une fois au Canada que je me rend compte qu'il ne fait plus si beau et si chaud qu'en plein été ! Moi qui me voyais partir avec un cuissard des gants courts et un coupe-vent pour la descente dans le sac, je suis bien content de pouvoir déposer mes affaires d'hiver dans le coffre de la voiture.

1er jour : Martigny - St-Jean-de-Maurienne

Le départ était fixé vendredi passé à la gare de Martigny. Nous nous y rendons en train, où nous rencontrons Alex et Xavier. Le temps est plutôt brumeux et déjà là les longs s'imposent. Après une courte traversée de Martigny, nous attaquons déjà la Forclaz. Pierre-André et Priska partent devant. Je suis Philip au début, puis avec Jean-Claude, nous rattrapons gentiment les deux échappés. Gilbert (qui est monté avec la voiture) arrive alors en sens inverse et le rythme s'accélère immédiatement. Nous finissons les trois ensemble et de peur d'avoir froid, nous redescendons chercher Céline pour lui dire qu'il ne lui reste plus grand chose avant le sommet : si, si ! à 300m d'ici, derrière le brouillard ! On ne voit en effet qu'à 50 ou 100m selon les endroits.

Une courte descente puis une petite remontée pour passer les Montets. On redescend alors en direction de Chamonix et le but est de se rendre à St Gervais pour manger. Pour éviter la semi-autoroute (en faux-plat descendant), nous prenons les petites routes entre les villages. Nous devons demander plusieurs fois notre chemin. Un travailleur nous dit : "Vous pouvez essayer par Vaudagne, mais... bonne chance !" On prend tout droit à la sortie du village et là un panneau indique "Attention, route de montagne : voie étroite" et un monsieur nous fait un bonjour se transformant en un "mais il sont fous où quoi ?!" avec de grands yeux. La route commence à monter, dans le brouillard on ne voit pas le bout... heureusement d'ailleurs, car elle monte sec et relativement longtemps. La descente derrière est très mauvaise. Arrivés presque au bout, nous voyons Gilbert qui monte en sens inverse : on est donc sur la bonne route. Il nous guide ensuite jusqu'au repas dans un petit bistrot.

Priska prend la voiture pour la montée de Mégève. La montée est cette fois-ci douce et régulière. Nous montons en groupe. La descente sur Albertville n'est pas non plus raide, mais elle est bien longue et jolie à faire derrière un groupe. Arrivé en bas Pierre-André se plaint de crampes, mais peu importe, la voiture nous attends à la sortie d'Albertville. Dans la localité, nous changeons de rive en suivant la rivière ce qui nous fait rater la voiture. Nous ne verrons donc plus Priska jusqu'au bout. J'essaie d'aider Pierre-André sur la fin, mais il finit quand même par lâcher le groupe sur le long faux-plat de la vallée de la Maurienne (env. 40km). Je reste avec lui et le pousse tant que je peux, la fin sera dure. Arrivé à Saint-Jean-de-Maurienne, on rejoint les autres qui ont fait une pause car Priska nous a enfin rejoint (j'avais les gourdes vides et plus rien à mettre sous la dent, heureusement P-A a fait le chameau et il m'a offert de quoi récompenser mes efforts).

Belle journée de mise en jambes donc, mais espérons que la fin ne sera pas si dure tous les jours...

Daniel au sommet du col du Télégraphe
Sommet du col du Télégraphe... Vous ne reconnaissez pas, dans le brouillard ?

2e jour : St-Jean-de-Maurienne - Embrun

Le deuxième jour, les vrais cols commencent. Pierre-André prend la voiture comme il est le seul à connaître le Galibier. Le but est de ne pas s'exploser sur le Télégraphe pour pouvoir tenir le Galibier ensuite.

15km de plat et on attaque ce Télégraphe : 12km de montée à 6-7%. Le rythme est constant avec Philip, Gilbert, Jean-Claude et Priska. A deux kilomètres du sommet Gilbert part seul devant, j'accélère alors également et finit deuxième au sommet avec Jean-Claude juste derrière moi (à portée de vue disons, puisqu'à nouveau la visibilité est limitée à 50m). La descente sur Valloire est courte et facile. Ma chaîne reste coincée au milieu du village et je pose pied à terre pour la remettre. Je rejoins le groupe à la sortie du village pour l'entame du Galibier. La voiture est là pour enlever les vestes et j'en profite pour manger quelque chose. Certains ont malgré tout pris de l'avance et Priska comme Philip sont déjà loin devant. Gilbert fait l'effort pour rattraper Priska, je me contenterai de rejoindre Philip et Jean-Claude. Après ce bout un peu plus raide, vient une bonne partie de plat à faux-plat qui nous permet de discuter et de passer gentiment Priska. Philip et Jean-Claude accélèrent alors pour rejoindre Gilbert. Je dois les laisser partir. La pente passe maintenant à 8-9%, Pierre-André me dit que c'est la partie la plus raide. Je monte tranquillement, mais constant et encore plus ou moins en forme. J'attends alors un replat (promis par P-A et deviné sur la carte), mais le pourcentage ne passe jamais sous les 7%. La fin est de plus en plus difficile. Je rattrape malgré tout quelques belges et vois Priska me remonter dessus mètre par mètre. Au dernier kilomètre je discute avec un des belges et Priska n'est plus qu'à 50m. P-A nous dit que les autres viennent de partir (ils avaient entre 8 et 15 minutes d'avance) et on mange au col du Lautaret (8km de descente pour y arriver).

Jean-Claude au sommet du col du Galibier
Col du Galibier, avec le mauvais temps mais heureux d'y être...

Priska ne me laisse pas le temps de manger mon farmer qu'il faut déjà partir. La descente est rapide et l'on est contents d'être arrivés au restaurant pour se réchauffer. Tous en sous-pull skinfit ou odlo devant ce fourneau à boire un chocolat chaud avant de commander des pâtes. Et dès que Pierre-André arrive avec les sacs, c'est le défilé aux toilettes pour se changer intégralement. Lorsque l'on ressort du restaurant, il fait très froid, mais nous sommes tous habillés comme en plein hiver. Le bout jusqu'à Briançon est magnifique : descente à faux-plat descendant, pas besoin de pédaler ou presque et pourtant je suis Gilbert, Philip et Xavier sans problèmes. La fin jusqu'à Embrun est en petites collines ou faux-plats. Elle passe bien pour tout le monde... même si elle fait peut-être un peu peur à ceux qui se sont inscrits à l'Embrunman.

 

Longue aventure, long récit... Je n'ai malheureusement pas le temps de le finir maintenant, mais le deux prochains jours suivront tout bientôt avec les photos en plus. C'est promis !



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